samedi, avril 10, 2010

J+82: En attendant l'évaluation de l'apartement - waiting on the apartment's evaluation

La propriétaire ne répond pas aux appels de l'ingénieur depuis le début de la semaine. Mais bon cela n'a pas commencé ici. Depuis ma dernière entrée il s'est passé pas mal de chose, suffisement pour vous faire un petit texte. Le Brésil, si je ne l'ai pas encore dit, est un des pays qui a le plus haut taux d'intérêt sur emprunt. Ça peux aller jusqu'à 13.5% annuel, ce qui est impressionnant pour un européen maintenant. On dirait du crime organisé mais non, c'est tout à fait normal. Le taux nominal, gouvernemental, est de 8% et les banques font leur marge à partir de cela. Personne ne négocie les taux (va savoir pourquoi, je n'entends quasiment jamais parler de négociations... un truc presque sidérant). Donc les taux sont haut, mais par contre il n'y a pas de taux résiduel en cas d'anticipation de remboursement du capital restant. Donc je peux venir le lendemain de mon contrat d'emprunt avec tout l'argent et je ne paierais que le mois en cours de taux d'intéret. Il y a donc une certaine balance mais l'un dans l'autre en Europe c'est quand même plus intéressant, moi je dis du coup vive la concurrence!! Donc j'ai auditionné 2 banques, HSBC m'a dit que je ne pouvais emprunter chez eux que la moitié de la valeur de l'appartement avec un taux annuel de 10.5%, et Santander est en train de vérifier si je peux emprunter 80% de la valeur de l'appartement avec un taux de 9%... ce qui est conséquent non?? Dans tout ça le propriétaire attend gentillement que tout cela se débloque. Parce que dans le même temps si je suis en "phase 2" chez HSBC et en "phase 1" chez Santander, je n'ai signé de contrat avec personne pour l'instant. La propriétaire qui fait des réparations dans son nouvel appartement parlait de quitter les lieux fin mai, et nous nous fustigions de voir que cela allait prendre tellement de temps mais au final ça risque de coincider. Bref, on attends que l'actuel propriétaire de l'appartement réponde au téléphone pour que l'ingénieur civil puisse faire l'inspection de l'appartement.
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The owner does not respond to the calls of the engineer since the beginning of the week. Anyway it did not start here, since my last entry there has been a lot of things happening enough to make you a little post. Brazil, if I did not say, is a country with the highest interest rates on mortages. It can go up to 13.5% annually, which is impressive for a European nowadays. It seems like organized crime, but in fact it's quite normal. The nominal rate of government is 8%, and banks make their margin from that. Nobody negotiates rates (who knows why, I almost never hear about negotiations ... something almost staggering). So interest rates are high, but on the other hand residual rate in case of advance repayment of principal remaining does not exist. So I can come the day after my loan agreement with all the money and I would only pay the current month rate of interest. There is a certain advantage, but Europe is still more interesting, I say hail to the competition! So I audited 2 banks, HSBC told me that I could ask only for half of the value of the apartment with an annual rate of 10.5% and Santander is still checking if I can borrow 80 % of the value of the apartment with a rate of 9% but it looks encoureaging... Meanwhile the owner kindly wait for this whole process to solve itself out. Because at the same time if I am "phase 2" HSBC and "Phase 1" in Santander, I haven’t signed a contract with anyone yet. The owner, doing maintenance on her new apartment, mentionned that she would leave in late May, and we looked revolted for such a long lap of time back there in February, but in the end it may coincide. In short, we wait for the current owner of the apartment to answer the phone for the civil engineer to inspect the apartment.

Pluie diluvienne a montré l'inégale répartition des structures urbaines


C'était à craindre et malheureusement cela s'est vérifié, Rio de Janeiro, à l'image de son pays est une ville merveilleuse quand on est dans la zone aisée. Sinon dans les favelas la situation est précaire, et durant les pluies de ces derniers jours cela a tout simplement viré au cauchemard!! En une nuit il est tombé 2.5m d'eau, la pluie a commencé à tomber vers 19h, et déjà à 20h il y avait des innondations parce que les canalisations ne fonctionent pas. 




L'eau monte très vite et les gens restent coincés, parfois toute la nuit dans leurs voitures ou même dans les autobus (déjà que c'est convivial dans les autobus cariocas, genre 250 personnes avec les sacs!!).
Le lagon a littéralement débordé et a innondé toute la zone nord de Ipanema...les pédalos qui faisaient du sous marin et les bateaux sur le milieu de la route... un vrai spectacle, manquait plus que Kevin Costner sur son multicoque!!! Sur les news on voyait des trucs insolites comme un gars sur sa moto qui disparait dans une flaque d'eau!! Tout le monde semblait trouver cela insolite mais en fait cela révèle quelque chose de beaucoup plus dur c'est que avec un système d'évacuation mieux foutu rien de tout cela ne serait arrivé!!! Enfin faut dire aussi que les cariocas n'avaient pas enregistré de pluies comme ça en 44 ans, donc on peux dire ce que l'on veux il était quand même conséquent le crachin (breton!!). Les bonnes nouvelles s'arrètent là malheureusement, parce que pour l'instant je ne parle que de gars qui tombent dans les pommes dans un bus surpeuplé ou des voitures qui doivent être abandonnées aux eaux. Maintenant vous déplacez le champ de vision vers les favelas et vous vous trouvez en face d'un problème beaucoup plus difficile à remédier que le nettoyage ou le changement de quelques bouches d'égout. Les favelas généralement (et historiquement) se sont construite sur les colines avoisinant Rio, autour des quartiers riches, elles étaient le lieu de repos des employés de maison des riches colons, bourgeois et parvenus brésiliens après l'abolition de l'esclavage (qui a mis un peu plus d'une génération à être pleinement consommé) ainsi que des ouvriers d'usine. Comme la haute société ne voulait pas voir de constructions sales elle a regroupé et reclus ses propres ouvriers et employés domestiques à la périférie des quartiers riches (près des dieux mais pas trop quand même). Les vallées furent occupées par les riches et les pauvres eurent les colines avoisinantes. Sauf que la ville s'est étendue, l'exode rural et un enrichissement inégalitaire a fait que les favelas ont pris des proportions dantesques (et pas dentesques, même si l'une de ces favelas a une forme de dent...juré!!). Bref qui dit atroupement de pauvreté dit délaissement de la sécurité et dit augmentation de la criminalité. Je ferais pas ces maths là aujourd'hui mais c'est assez passionant de rentrer dans les détails, ça permet de voir comment on peux en sortir, et on peux, faut juste avoir le courage de se regarder dans les yeux et de voir la misère que l'on laisse derrière soi et qui pourrait être améliorée. Donc les favelas grandissent plus vite qu'un champignon atomique, les maisons se construisent vite vite et sans aucune supervision, avec des fondations précaires (les gars font pas dans le durable mais dans le pas-chère). ce qui veux aussi dire que pour tenter de monter des réseaux sanitaires faut être un thésard en ingénierie civile, et les thèses en ingénierie civile ça court pas les rues. Donc pas de réseaux ou très peu. Évacuation des eaux à l'air libre au petit bonheur la chance. Vous comprenez déjà où je vais arriver.. enfin pas moi mais la pluie, arrivant sur cette jolie favela! De la terre à nu, en pente, avec de l'eau qui coule à un rythme tropical et zou!!! une maison qui fait de la luge avec papa maman, les 5 enfants, les 30 enfants de ces 5 enfants avec leur femme, le cousin qui habite dans la maison, la grand mère qui n'en a jamais eu et les oncles et tantes qui n'ont plus le leur depuis la dernière pluie!!
Je joue la dérision mais ceci est réellement arrivé et 6 personnes sont mortes d'un coup (images en haut et en bas).

Maintenant vous vous dites quoi? Les a-t-on aidé? un peu tard mais ils s'y sont mis, sauf que comme pur New Orlean on a vu que le temps de réponce était très long et que les quartiers riches étaient favorisés. Une chose cependant: tout le monde sait que le traffique tourne dans les favelas, drogue et armes. Vous pensez sérieusement qu'un ingénieur de la DDE va aller dans ces favelas dire au propriétaire que sa maison est pas aux normes et qu'il DOIT dépenser plus pour que sa maison soit authorisée sinon elle sera détruite?? Sauf si l'ingénieur a des idées suicidaires je pense que le gars va s'en battre les ouies avec une porte blindée. Sauf que les gars des favelas sont là parce que l'exode rural force l'imigration et que le travail lui a été promis, ou que simplement il se trouve sans emplois et que la protection sociale est encore faible. C'est compliqué de montrer une victime du doigt en lui disnat que c'est sa faute si des membres de sa famille sont morts, mais aussi pourquoi est-ce que les ingénieurs civils ne peuvent pas faire leur travail correctement. En tout cas ce dilème a couté près de 200 morts à la ville et 100% des victimes sont des favelas. Si l'urbanisme avait mieux fonctionné sur Rio, s'il avait été mieux élaboré (genre tout le monde sait qu'à Rio il pleut beaucoup!!) cela ne serait jamais arrivé à un bilan si haut! Le plus impressionant est que le gouvernement donne pour responsable les propres habitants de favelas. Genre c'est de votre faute et en plus on dépense des soux pour vous sauver. Mais c'est vrai que tout le monde rêve de vivre sur une coline qui était une ancienne décharge publique!!! Les habitants des favelas vivent là par option, ils gagnent tous un salaire suffisant pour se payer un appartement sur Copacabana mais ils préfèrent s'entasser sur une coline sans eau courante avec électrécité non stable, pas de viabilisation urbaine des batiments ou des rues (que je qualifierais plus d'enfilade, genre Paris pre-napoléonienne) et une odeur ambiante qui fait rèver. Là je crois que le gouvernement de Rio a pèté les plombs; cette info ne vient pas de moi, elle vient du blog (en portugais) de Raquel Rolnik, qui est brésilienne et urbaniste pour l'ONU. Ce n'est pas la première fois que l'on entend des discours similaires. Le maire de Rio avec déjà traité les propres habitants de cochons parce que la ville est blindée d'ordure. Mais il suffit de regarder comment travaille les ordures pour comprendre ce qui se passe. Il ne suffit pas de passer 6 fois par jour quand les gars des poubelles laissent plus de merde derrière eux qu'il n'y en avait avant (et honnètement je sais pas comment ils arrivent à le faire!!). Il reste du boulot avant la coupe du Monde et les olympiades, je vous le dis.