vendredi, novembre 27, 2009

Amérique du Sud - South America

Nouveau continent, nouvelles têtes, nouvelle fonction, bref nouveau tout. Je viens du chaos africain avec sa fournaise socio politique pour arriver dans une autre fournaise socio politique, plus organisée cette fois-ci, et à la violence plus visible et prédictive. Les favélas (bidons villes) brésiliennes sont mondialement connues. On pourrait penser que c´est dans toutes les villes, que la violence y est donc omniprésente. L´idée est fausse bien évidement, tout dépend d´où se trouve le bidon-ville par rapport à la ville, comment elle est configurée etc... Ayant vécu pendant 3 ans à Salvador (rotation Salvador-Soyo, oui madame!!), je n´ai jamais vu de violence comme celle que les journaux mondiaux montrent: il pleut des hélicos et les moustiques de la dengue organisent le transport des munitions pour les cartels de drogue!!! on oserait même dire que ceux qui transportent les pinces électriques sont responsables de la coupure d´électricité au Brésil la semaine dernière!!!. Non ce n´est pas vraiment cela. Il y a de la violence, à Paris aussi il y en a. Rio est différent, premièrement pour être une mégapole de 14 millions d´habitant et beaucoup de richesses industrielles, forcément l´inégalité financière crée de l´animosité. Le principal problème de Rio est que les collines qui entourent la ville sont les zones de favélas, (pas toutes, mais pas mal) donc c´est facile de descendre à pied du bidon ville pour attaquer le touriste de Copacabana qui se balade avec le ventre à l´air et le portefeuille sous le bras!! Salvador par exemple a ses favélas à 30 minutes de bus, plus balèze quand même quand tu veux faire une descente en ville de te taper 30 minutes de bus avec ton automatique sur les genoux. La voisine ramenant ses courses à coté de toi et le chien chien de la vioque de l´autre coté qui te pisse sur la pompe. Donc la violence au Brésil est beaucoup plus zonale qu´on ne le croit.
Autre fait amusant c´est que les idées reçues ne s´arrêtent pas à un européen regardant son journal de 20h voyant un hélico qui tombe dans une favélas de la zone Nord de Rio (2h de bus du centre, genre c Sarcelle pour Paris) et court annuler ses vacances annuelles au Brésil parce que l´Amérique du Sud mon dieu que c´est dangereux, on va aller au Kenya,au moins là les habitants n´ont pas de mitrailleuses anti-aériennes dans leur penderie (oups, je croyais que j´avais pris le parapluie... c´est ballot, j´ai troué l´hélico). Même au Brésil il y a ce genre d´idées préconçues. Étant à Rio quand le fameux incident est arrivé (je l´ai appris comme tout le monde, par le JT que l´hélico c t fait plombé), j´ai un des coups de fil de la famille de Salvador me demandant si j´allais bien et que l´hélico ne m´était pas tombé dessus (à croire que l´hélico en question faisait 4km d´envergure). Me chérie n´étant à l´époque pas encore à Rio, elle s´inquiétait beaucoup. Je lui ai expliqué que tout allait bien, elle paraissait surprise pensant que la ville entière était en état d´alerte, couvre feu et que les blindés circulaient dans le centre (genre downtown NYC le centre de Rio, impressionnant). Je l´ai rassuré en lui disant au moins 30 fois que la guerre civile n´était pas déclarée et que personne n´avait vraiment vu quoique ce soit. Le vérité c´est que mis à part les habitants de la zone Nord, personne ne savait ce qui c´était passé tant que l´info n´avait pas paru dans le JT. Tout cela pour dire que pour le reste du Brésil Rio est une ville armée, en état de guerre permanent, que tu circules en blindé et que ton pain tu l´achètes en courant et avec un gilet part-balle. Les idées reçues sont malheureusement très vite mises en place et lentes à partir.