dimanche, juillet 06, 2008

Promotions

Je commence une ligne importante dernièrement, celle de prouver à mes boss mes capacités d'ingénieurs. Quand on lit ça on se dit "mais il a pas été embauché pour être ingé??" Oui mais c'est pas suffisant, pas pour Schlum en tout cas. En fait je prépare une promotion (la 3e en 3 ans...)qui me promeut à "General Field Engineer". En fait je vais enfin arrêter d'être un poids pour eux et enfin commencer à faire rentrer les sous. Mon job dernièrement est de mettre tout prêt pour une campagne de stimulation de puits sur un champ de Chevron en Angola. Et ça va vous paraitre bête mais pour la première fois on va enfin utiliser nos propres produits, au lieu de stimuler avec les produits des autres. Et ça change tout, aussi au niveau politique, parce que qui dit pomper son propre produit dit aussi ouvrir son marché, gagner du poids et Chevron est plus pote de la concurrence, donc favorisaient les concurrents (je ne les citerait que lorsque j'aurais fini cette campagne, mais les habitués savent de qui je parle). On m'a même dit que toute la partie Europe Afrique de chez Schlum suivait l'histoire (dans mon segment seulement, c'est pas tout Schlum qui est sur les dents hahaha!!). Faire ça en Europe ne serait pas compliqué, là ou tout est plus difficile est que en Afrique, rien n'est simple. Les locaux sont tous des gens compliqués, et être autoritaire ne résout rien, sauf un hématome (pour moi, pas pour eux). Les ravitaillement en matériels sont difficile, dès qu'elle touche la logistique locale (voir pourquoi au dessus). Ajoutez à cela une corruption latente à tous les niveaux et le fait que l'Afrique attire un certain type de business men (les moins regardants, les plus orientés aux résultats), et vous dépensez trop d'énergie àdes choses inutiles et les pertes de temps sont colossales. Par contre on apprend à tout faire soi-même, à se sur-organiser pour pouvoir compenser le manque local (et pour moi ce peut-être le challenge). L'énorme avantage est la rotation, ainsi travailler comme un fou n'importe pas beaucoup, parce que tu sais que tu pars en vacances, mais sinon, Schlum à tendance à sur-occuper son personnel, au détriment de sa vie privée.
Pendant que j'y pense, les élections en Angola arrivent, et même si la tension n'est pas présente, je pense que je vais prendre mes précautions (liquidités entre autre). L'autre jour nous sommes allés dans la boite de Soyo, et vers les 3h en sortant, essayer de récupérer tout le monde s'est avéré un jeu dangereux. Ceux qui avaient trop bu se retrouvaient expulsés et évacuaient leur agressivité à l'extérieur. Moi je peux gérer, les tchatcher en portugais, en plus je bois pas des masse, mais les expats écossais en fin de soirée ils étaient bien grillés et j'aurais pas voulu qu'il leur arrive un truc, et on s'est retrouvé au milieu d'un festival de lancer de bouteilles vides, c'était limite. Comme ils boivent, ils deviennent beaucoup plus instinctifs, la manque d'éducation aide pas, les mecs en plus sont frustrés (beaucoup de prostituées qu'ils peuvent pas se payer, pas forcément toutes angolaises, ils sont très nationalistes/clanistes et un expat peux se les payer: beaucoup de facteurs). Bref pas top top, mais on s'en est sorti sans aucun problèmes. Mais bon si ceci est dans un climat calme, ça reste seulement autour de 3h du mat. Maintenant tu enlève la peur de l'armée et des forces de l'ordre, et là c'est la jungle... TIA (This Is Africa): J'ai jamais tant compris le sens de cette phrase que depuis que je bosse dans ce pays. Les colonisations n'ont jamais pu retirer cette partie instinctive, animale, naturelle qui est en eux. Cela vient peut être de leurs dialectes.... J'ai beaucoup de petites histoires, qui sont des observations courtes, qui prouve cet instinct qu'ils conservent. Le fait par exemple qu'ils ne veulent pas faire la queue, mais s'agglutiner devant une entrée. Ils se presseront les uns contre les autres, plutôt que de laisser de l'espace entre les gens (plus il y a de personnes dans un petit espace mieux c'est, si on veux caricaturer).... beaucoup d'histoires.